« Les plaisirs du voyage»
Il y a mille façons de voyager et mille façons de faire l’éloge du voyage. On pourrait rapprocher ce texte des pages où Montaigne parlait de la nécessité de « frotter et limer cervelle à celle d’autrui ».
Voyager, c’est d’abord sortir de sa coquille. Mais la coquille dont nous sommes prisonniers, ce n’est pas seulement le réseau des frontières et des longitudes, la barrière des douanes et les remparts de la langue. La coquille primordiale, c’est l’épais matelas dans lequel nous emprisonnent l’égoïsme et la paresse, c’est le cocon dans lequel nous ligotent et nous étouffent la suffisance et l’absence de curiosité. Un homme qui se suffit à lui-même, qu’a-t-il à faire de tout ce que l’immense étendue des êtres et des peuples peut lui proposer et lui offrir ? Il ne ressent point le besoin de sortir de lui-même.
Si pour la plupart d’entre nous, les vacances constituent l’instant privilégié du voyage, cette accalmie de loisir propice aux croisières et aux circuits, aux vagabondages et aux découvertes, c’est qu’il est nécessaire, pour voir les hommes et les paysages, de créer en soi une certaine vacance.
Ce n’est pas le temps matériel, seul, qui permet d’entreprendre un voyage : il y faut se sentir un peu vide et ouvert, qu’une sorte d’appel d’air s’établisse entre le monde extérieur et notre espace du dedans. Il faut avoir soif pour que l’eau désaltère et donne de la joie, il faut avoir besoin de se remplir les yeux, l’esprit et le cœur pour que le voyage ne soit pas seulement une façon d’aller d’une ville à une autre, mais un bonheur. Quand ces conditions sont remplies, le voyage est au coin de la rue.
Le premier chemin qui s’offre à vous, la plus courte distance vous suffisent pour rapporter un inépuisable butin…On va souvent bien loin pour trouver ce qu’on ne savait pas posséder tout prés. On va souvent tout prés pour se sentir soudain transporté très loin. Ce ne sont point les kilomètres qui font le voyage, c’est la poésie. Aucun guide ne peut donner l’adresse de celle-ci. Elle est en nous ou nulle part.
CLAUDE ROY,
Le bon usage du Monde.
Questions
I/- Compréhension du texte :
1- Qui parle dans ce texte ? Y a-t-il un indice qui y renvoie explicitement ?
2- Quel est le thème abordé dans le texte ?
3- L’auteur dans ce texte : - fait l’éloge du voyage à pied.
- fait l’éloge du voyage à l’étranger.
- fait l’éloge du voyage.
Relevez la bonne réponse
4-Quelle est l’idée maîtresse du texte ?
5- A qui renvoient les pronoms personnels utilisés dans le texte ?
6- Dégagez le plan du texte et donnez un titre à chacune de ses parties.
7- Relevez une phrase interrogative et justifiez son emploi par l’auteur.
8- Quels sont les trois arguments développés par l’auteur ?
9- A quelle conclusion aboutit cette argumentation aboutit-elle ?
II/- Production de l’écrit :
Traitez l’un des deux sujets au choix
a- Faite le résumé du texte.
b- « Certaines personnes aiment passer leurs vacances à l’étranger ; d’autres préfèrent les passer dans leurs pays ? »
Un débat étant ouvert dans le journal de votre lycée, rédigez votre contribution à ce débat en donnant les arguments des uns et des autres.
Sujet N° :02
TEXTE :
Le racisme est une doctrine qui affirme la hiérarchie des races, la supériorité d’un groupe ethnique sur un autre. Cette idée de supériorité conduit au mépris et à la haine et justifie l’exploitation, l’esclavage, la ségrégation, l’élimination et l’anéantissement d’une population, c'est-à-dire le génocide.
Or, la théorie de la hiérarchie des races, aussi bien que celle de la pureté des races, est dépourvue de tout fondement scientifique. La science nous apprend qu’il n’existe aucun rapport entre les caractères physiques et les aptitudes intellectuelles des individus ; que les différences intellectuelles innées entre les divers groupes raciaux sont moins grandes que les différences existant entre les individus d’une même race. On a d’ailleurs remarqué que ceux qui ont tenté de justifier l’idée d’une hiérarchie sont tous arrivés à la conclusion que le groupe ethnique dont ils faisaient partie était supérieur à tous les autres.
En tant que doctrine, le racisme c’est constitué à la faveur de considérations pseudo scientifique. Son extension a été favorisée par le développement des moyens d’information.
En tant que passion, le racisme a été scientifiquement analysé, et on a tenté d’en comprendre l’origine. Il semble bien lié à des troubles de la personnalité, à un défaut de l’équilibre, à un état névrotique.
En effet, le raciste est, en générale, un homme réprimé qui souffre d’un complexe d’infériorité et d’impuissance. Ces sentiments s’atténuent lorsque le raciste décide qu’il est supérieur à certains individus appartenant à certaines races. Ces individus « inférieurs », il a donc le droit de les mépriser. Le mépris engendre la haine, et le complexe d’infériorité et d’impuissance est surmonté par l’agression. Il est, je crois, nécessaire de noter que si les facteurs psychologiques jouent un rôle important dans la genèse du racisme, celui-ci est favorisé par toute une série d’éléments, en particulier, par les inégalités de toute sorte, par la ségrégation, qui entretiennent les différences socio- culturelles, les différences tout court.
André LWOFF
Questions
I/- Compréhension du texte :
1-Quel est le thème abordé dans ce texte ?
2- Quelle définition en donne l’auteur ?
3- Pour l’auteur, le racisme est :- une idée
-un phénomène
-une doctrine
Choisissez la bonne réponse.
4- Quelle est la thèse défendue par l’auteur ? Sur quels arguments s’appuie-t-il pour défendre sa thèse ?
5- Délimitez les parties du texte.
6- Quelles sont les origines du racisme ?
- Soulignez les bonnes réponses parmi les propositions suivantes :
- Le racisme est mauvais pour l’homme.
- Le racisme ne repose sur aucun fondement scientifique.
- Le raciste est un malade. Il souffre d’un complexe d’infériorité.
-La science nous apprend qu’il existe un rapport entre les caractères physiques et les aptitudes intellectuelles.
- Les moyens d’information ont propagé le racisme.
- Le racisme conduit à l’amour et au respect.
8- Relevez le champ lexical du mot « racisme ».
9- Par quel articulateur logique l’auteur amorce-t-il sa forte opposition aux thèses racistes ?
10- Donnez un titre à ce texte.
II/- Production écrite :
Traitez l’un des deux sujets au choix
a- Faites le compte rendu du texte.
b- « Vous faites partie d’une association qui lutte contre les actes d’incivilités qui se manifestent souvent par le nom du respect des règles sociales ( vandalisme, agressions, violences diverses,…) »
Rédigez un texte dans lequel, vous essayerais de convaincre vos camarades de la nécessité de faire de nos lieux de vie, de lieux paisibles où règnent le calme, la bonne humeur et les bonnes manières